Depuis son lancement en 2005, la Semaine contre l’apartheid israélien est devenue l’une des campagnes les plus efficaces contre le racisme… aux États-Unis ! Cette année, la Semaine internationale de la lutte contre l’apartheid a débuté en Afrique du Sud au début de la semaine, comme à l’accoutumée, avec les dirigeants du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, dont l’ancien dirigeant, feu Nelson Mandela, a été la source d’inspiration.
Comment est organisé l’événement ?
L’événement annuel, qui se déroule généralement dans le monde entier sous forme de conférences et de rassemblements dans les universités, a été une source majeure d’irritation pour les groupes de pression pro-Israël. Malgré les appels à son interdiction, le nombre d’institutions soutenant la SCAI a en fait augmenté. Cette année, le Conseil des étudiants de premier cycle de l’Université Harvard s’est joint aux rangs en versant 2 050 $ au Comité de solidarité avec la Palestine pour la tenue d’événements et ce dernier n’a pas déçu en présentant mardi un discours sur la solidarité entre Noirs et Palestiniens mettant en vedette le célèbre philosophe et activiste politique américain Cornel West.
La discussion a porté sur le racisme structurel et les parallèles entre l’oppression des Noirs américains et celle des Palestiniens. Le sujet est devenu un débat majeur dans l’encadrement de la lutte des Noirs américains contre la discrimination. Après avoir commencé comme une campagne pour l’autodétermination axée sur la construction de l’État palestinien, le conflit en est venu à symboliser la lutte universelle contre le racisme structurel et l’apartheid, et la lutte pour la dignité humaine et le respect du droit international. Présentés comme tels, les Palestiniens sont perçus comme ayant renforcé les liens organiques qui existent entre toutes les personnes impliquées dans ces luttes à l’échelle mondiale.
Les USA : plus que jamais à l’avant-garde de la lutte contre le racisme
Dans le passé, ce type de construction d’alliances a relié les Palestiniens à presque tous les mouvements anticoloniaux en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Pour un certain nombre de raisons, notamment le fait que 11 millions de personnes sont privées depuis des décennies de leurs droits humains fondamentaux, il unit maintenant les Palestiniens aux mouvements antiracistes populaires dans le monde entier, notamment aux USA.
Cette unité a été symbolisée avec force lors des manifestations de Ferguson en 2014 contre la brutalité policière aux Etats-Unis. Les Palestiniens qui résistent à la violence de l’État à l’autre bout du monde ont reconnu le lien qui existe entre leur sort et celui des Noirs américains. L’activiste Mariam Barghouti, qui a vu des manifestants se faire tirer dessus avec des gaz lacrymogènes depuis sa maison de Ramallah pendant l’un des affrontements les plus violents de Ferguson, dans le Missouri, a expliqué plus tard qu’elle était solidaire des Noirs américains.